Mérinos de Bourgogne (précoce) 2
La France hexagonale comptait, il y a peu, plusieurs races de moutons Mérinos. Seules trois sont encore élevées :
l'emblématique Mérinos de Rambouillet,
le Mérinos d'Arles et,
le plus en danger,
le Mérinos Précoce.
. Historique
Au XVIIIe siècle, mandaté par Louis XVI et pour s’affranchir de la tutelle espagnole, Daubenton commence à améliorer la laine en France suite à l’introduction de six troupeaux de Mérinos de provenances diverses et d’une troupe de « bêtes à laine » venues du Tibet. Ainsi commence l’histoire du Mérinos précoce en Bourgogne. Il a fallu attendre 1822 pour que soit constitué le premier et important troupeau de Mérinos purs, considéré comme la véritable souche du Mérinos du Châtillonnais. Vingt ans plus tard, en 1842, une autre troupe de Mérinos bourguignon à laine fine est constituée. Puis en 1844, Japiot, de Châtillon lui aussi, constituera un troisième troupeau en croisant des Mérinos de Champagne avec des sujets Mérinos purs.
En 1899, Émile Thierry, Directeur de l’école d’agriculture de Beaune, valorise avec enthousiasme dans sa « Note Historique sur le Mérinos Bourguignon » la rusticité affirmée de cet animal peu sensible aux maladies ainsi que sa laine – d’une valeur bien supérieure à celle des autres moutons – et sa viande, d’excellente qualité, très estimée par la boucherie car moins mélangée de graisse et d’une saveur très agréable, sans odeur de suif. C’est en 1929 que les éleveurs du Châtillonnais, de Champagne et du Soissonnais améliorent par croisement des trois souches la précocité et la conformation du Mérinos tout en conservant la finesse de sa laine dépourvue de jarre et d’une homogénéité remarquable. Monsieur Barbier, directeur des Services vétérinaires de la Côte d’Or, n’hésitait pas à parler de « perfection zootechnique » à propos du Mérinos précoce, relayé par Henri Blin en 1935, dans l’Union Ovine : « Le Mérinos précoce justifie des plus anciennes et des plus nobles origines parmi les races ovines exploitées en France…». En janvier 1947, Pierre Lefrancq, alors secrétaire technique de l’Union Ovine, l’évoque comme un « produit de tout premier ordre pour l’exportation française. »
Mais la laine, qui était une valeur matricielle de base de la plupart des élevages, va peu à peu devenir obsolète. Elle avait déjà perdu la moitié de sa valeur après 1789 ! L’Union Européenne va lui porter un coup fatal en 2009 en la transformant en « déchet ». C’est acter le déclin de la race Mérinos précoce en France, déjà moins appréciée par les éleveurs du fait que l’animal est un producteur optimal de laine. Il en est recouvert. Du jour au lendemain, ce qui était un trésor national ne vaut plus rien.
Le Mérinos précoce (et, à travers lui, les Mérinos de Bourgogne, du Soissonnais, de Champagne...) est aujourd'hui proche de l'extinction.
Si, vous aussi, vous pensez que Le Mérinos précoce – ce code source d’autres races ovines - pourrait être aujourd’hui un fabuleux vecteur d’innovation, de bien-être et d’économie non toxique, à condition de nous centrer exclusivement sur l’excellence de cet animal de légende dont la mémoire ne demande qu’à renaître pour nous faire de nouveau rêver, rejoignez les personnes qui travaillent à son sauvetage.
Contact : Marie ALGRANATE
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Groupe FB : Réseau Mérinos de Bourgogne
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L'article complet rédigé par Marie ALGRANATE. Bonne lecture !
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