Poupée coquelicot (-:
Une de mes ami(e)NETs Garo m'a autorisée à publier le billet qui suit extrait de
C'est un cadeau pour les enfants et pour les grand(e)s !
Et ce sera aussi, encore un peu d'été et de soleil pour nous tou(te)s !
(-;
"J'avais complètement oublié les petites poupées coquelicots et tous ces petits jouets que nous offraient la nature ! Tous ces petits jouets que mon grand-père confectionnait d'un coup de baguette magique. C'était du temps où les vaches paissaient paisiblement dans les prés, elles avaient encore des cornes et rentraient deux fois par jour à la ferme pour la traite. Les agriculteurs n'utilisaient pas encore de pesticides, les coquelicots et les bleuets poussaient à coeur joie le long des talus. En suivant le petit chemin bordé de noisetiers on arrivait au pré aux grenouilles, de l'autre côté des grosses ornières laissées par les tracteurs poussaient des prunelliers. Mon grand-père nous donnait, à mon frère et moi, une petite poignée de prunelles au goût si âpre et acide qu'on avait l'impression de ne plus avoir de salive. Il nous disait que tous le noyaux crachés donneraient d'autres prunelliers qui commenceraient à pousser l'année prochaine. Du coup, on ne les crachait pas mais on les posait délicatement sur la terre en les enfonçant un peu.
" Tu veux une poupée ? " me demandait mon grand-père avec un regard malicieux. Je le regardai avec de grands yeux, une poupée ce n'était pas possible, d'après ce que j'en savais elles habitaient toutes à la " Samaritaine " là où ma mère me trainait tous les samedis. Elles étaient au rayon des jouets, alignées sagement les unes à côté des autres. D'ailleurs je n'aimais pas les poupées, je préférai jouer avec le château-fort de mon frère, ou au petit train électrique."
"Mon grand-père choississait soigneusement un beau coquelicot, il repliait sur la tige les pétales rouges, il formait la taille et les bras en nouant un brin d'herbe. La capsule servait de tête, le sommet la calotte et les étamines formaient une colerette autour du visage. La tige d'une graminée piquée sous la jupe servait de deuxième jambe. Et voila ! J'avais la plus jolie poupée qui puisse exister. Invariablement je l'appellai " Fanfan ". Je tenais avec bonheur mon précieux cadeau au creux de la main. Qu'elle était belle ma Fanfan.
" Moi aussi je veux une Fanfan " demandait mon frère. Et mon grand-père recommençait avec plaisir. Je regardais avec attention si la Fanfan de mon frère n'était pas plus belle que la mienne mais, ma Fanfan était toujours la plus belle à mes yeux !"
Texte et illustrations Garo
Meuhrci à elle !